Le tourisme durable, vraiment accessible à toutes les bourses ?


Par Laura Gallimidi le 22/08/2024


D’après l’Organisation Mondiale du Tourisme, le tourisme durable est défini comme tenant “pleinement compte de ses impacts économiques, sociaux et environnementaux actuels et futurs, en répondant aux besoins des visiteurs, des professionnels, de l’environnement et des communautés d’accueil”. Cet objectif de développement respectueux et durable du tourisme peut parfois sembler en opposition avec le tourisme de masse tel que nous le connaissons et surtout s’adresser à une petite poignée de privilégiés éco-conscients et appartenant aux classes sociales les plus riches.

Qu’en est-il vraiment ? Est-ce que le tourisme durable est une utopie racontée par et pour les bobos ou un nouvel équilibre vertueux en train de se construire ? FairTrotter tente de décrypter comment nous pourrions rendre le tourisme durable accessible au plus grand nombre. 

Créer et entretenir des politiques publiques adaptées.

Dans un précédent article, nous démêlions pour vous le prix du billet de train et pourquoi il coûte souvent plus cher que l’avion. Il en résulte que cela se joue surtout du point de vue des politiques publiques, qui ont tendance, notamment en France, à privilégier l’économie aérienne au détriment du rail. 

Le tourisme étant un secteur d’activité majeur pour l'économie française, il est de l’intérêt public de se préoccuper de son développement. En 2021 est ainsi né le plan Destination France. Il a pour but de relancer le tourisme notamment après la crise sanitaire du COVID mais aussi de transformer l’hexagone en première destination de tourisme durable avec pour l’un des objectifs : soutenir l’émergence des nouvelles filières touristiques plus respectueuses de l’environnement. 

Si le souhait est là, les actions, quant à elles, sont souvent inégales et ballottées au gré des changements politiques. Une des clés pour construire une filière de tourisme durable pérenne et efficace serait évidemment une constance et un engagement public à l’échelle européenne (et pourquoi pas internationale, tant qu’on y est).

Travailler à la compréhension des enjeux par l’éducation et la sensibilisation. 

Si les touristes semblent beaucoup plus sensibles à la question de l’environnement aujourd’hui avec 81% des voyageurs d’accord pour dire que les voyages durables sont importants, il en résulte tout de même une grande disparité dans la sensibilisation et l’éducation aux enjeux de développement durable. De plus, certains préjugés persistent, associant notamment le tourisme durable à un renoncement au confort systématique. Ou alors, les touristes ne sont pas prêt·e·s à renoncer à l’idéal du voyage à l’autre bout du monde (et donc à l’avion) qui constitue encore aujourd’hui une image d’épinal de désirabilité - même si cela tend progressivement à se modifier.

Là encore, le constat est que la disparité est grande en fonction du milieu social mais aussi du pays d’origine et des attentes des touristes. Il est donc important de continuer les actions de sensibilisation à toutes les échelles pour faire du tourisme durable un enjeu sociétal pour tous·tes.

Ne pas négliger le coût du tourisme durable.

L’argent est évidemment un frein important à la mise en place individuelle du tourisme durable dont les coûts finaux (pour les hébergements, le transport, etc.) finissent encore très souvent par se répercuter sur le consommateur.  En attendant que le slow tourisme soit massivement subventionné,  nous pouvons déjà nous interroger de manière globale sur nos pratiques de consommation. Quel est l’impact que je vais laisser derrière moi après mon voyage et est-ce que je préfère sauter d’aéroports bondés en croisières tout aussi bondés, ou profiter à la fraîche de vacances plus vertueuses mais non moins riches en aventures ? 

Par ailleurs, aujourd’hui des villes comme Barcelone ou Venise dénoncent à grands cris les ravages du tourisme de masse et tentent de mettre en place des mesures pour le limiter (taxation sur le séjour, jauges pour les lieux les plus touristiques…) ce qui devrait, sur le long terme, inspirer d’autres villes mais aussi transformer les habitudes touristiques. 

Démocratiser le tourisme durable grâce à une démarche globale entre institutions et acteurs privés.

Pour pérenniser l’avenir du tourisme durable mais aussi limiter les effets délétères du tourisme de masse, une solution globale pourrait être adoptée. Elle mêlerait alors habilement des politiques publiques, sociales, politiques et économiques favorables au développement du slow tourisme avec l’initiative d’acteurs privés, comme c’est le cas de FairTrotter qui a inscrit dans sa mission d’entreprise de proposer des circuits durables. Tout cela, en parallèle d’une véritable éducation au respect de l’environnement et une sensibilisation publique aux enjeux du tourisme.  

  

Si le vœu de rendre le tourisme durable VRAIMENT accessible à tous·tes est encore pieux aujourd’hui, on ne peut que noter l’essor de cette thématique dans les sujets de société accompagné d’une prise de conscience notamment grâce à l’impact de nombreux militants et acteurs de l’économie verte. On espère donc que le tourisme durable a de beaux jours devant lui. 

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Rendre accessible et attractif le tourisme durable pour en faire la norme de demain.

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