Quand le prix du rail déraille : comprendre le coût d’un billet de train


Par Laura Gallimidi (Mimi) le 18/01/2024


Selon l’ADEME (Agence de la transition écologique), voyager en train pollue 32 fois moins que circuler seul·e en voiture et 23 fois moins que l’avion. Alors si le train est vraiment une alternative plus vertueuse aux voyages, comment se fait-il qu’un billet coûte encore aussi cher ? En Europe, les billets de trains sont en moyenne 2 fois plus chers que l’avion (un trajet Barcelone/Londres peut même aller jusqu’à 30 fois plus!).

FairTrotter décrypte pour vous ce qui se cache vraiment derrière le prix d’un titre de transport sur rail.

Le droit de péage tu payeras 

Moins subventionné par l’État que ses voisins européens, SNCF Réseau se doit d’entretenir les infrastructures, l’ensemble du réseau et maintenir les services. Pour aider au financement, nous payons donc en France un droit de péage kilométrique qui revient à 9€ par kilomètre. Et, ce prix aura très probablement tendance à augmenter avec l’inflation, pénalisant toujours plus les trajets longs. Cette taxe, parmi les plus élevées d'Europe, représente 35 à 40% du prix total du billet de train.

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Des avantages fiscaux tu ne profiteras pas

Pas de mystère, l’avion bénéficie d’une fiscalité bien plus avantageuse que le train. Là où le kérosène n’est pas taxé et représente environ 80 centimes par litre, l'électricité, dont ont besoin les trains pour fonctionner, est taxée à 20%.

Les vols internationaux ne sont pas soumis à la TVA alors que la TVA sur les billets de train équivaut à 10% du prix du billet.

À l’offre et à la demande tu seras soumis

La SNCF fixe également ses prix en fonction de l’offre et de la demande et subit, comme toutes entreprises, l’inflation générale même si Clément Beaune, ex-ministre des Transports avait annoncé en décembre dernier un bouclier tarifaire gelant l’augmentation des prix des billets Ouigo et des Intercités. À voir ce qu’il adviendra de cette promesse avec le nouveau Ministère depuis le remaniement.

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Au désespoir tu succomberas ?

Ne cédons toutefois pas aux sirènes de la désolation. Il importe de remettre les choses en perspective et dans leur contexte économique et social. La très grande disparité des prix entre l’avion et le train concerne majoritairement les trajets longs et internationaux. Selon une étude de l’UFC-Que Choisir, un trajet de moins de 2h30 en train coûte seulement 8 euros moins cher que l’avion. Sur un trajet de moins de 4h, l’écart se réduit à 4 euros.

Par ailleurs, la question de la baisse des émissions liées au transport est de plus en plus présente dans le débat public, notamment avec la loi climat et résilience qui prévoit entre autres la suppression des vols nationaux s’il existe une alternative, même si ces mesures restent encore trop souvent anecdotiques. 

Plusieurs autres mesures pourraient être mises en place comme suggérées dans un rapport de Greenpeace comme notamment : 

  • l’augmentation de la taxe sur le billet d’avion
  • la création d’une taxe sur le kérosène
  • la création d’un ticket-climat (qui permettrait d’accéder sous forme d’abonnement à l’ensemble de l’offre de transport en trains hors TGV)
  • la relance des trains de nuit

Et, bien sûr…

  • Une vraie politique publique encourageant les gens à prendre le train ! 

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