Par Laura Gallimidi (Mimi) le 06/06/2024
La France demeure la première destination touristique mondiale et génère plus de 50 milliards d’euros par an de recettes.
Comment le tourisme est-il devenu cette activité banale mais incontournable de notre quotidien moderne ?
Pour le comprendre, FairTrotter vous offre un petit voyage dans le temps aux origines du tourisme.
S’il est très difficile de dater précisément le début du “tourisme” en Rome Antique, -27 avant J.C. marque tout de même un tournant pour Rome avec le début de la Pax Romana (ou paix romaine). Il s’agit d’une une longue ère de stabilité et de prospérité pour l’Empire romain qui entraîne notamment le fort développement des infrastructures qui permettent aux plus aisés et aux plus gaillards de parcourir le royaume… pour leur plaisir.
Quelques destinations phares sont notamment :
Les romains seraient ainsi les premiers à avoir développé l’ancêtre du tourisme moderne : se déplaçant pour le plaisir de la découverte et pour se reposer durant les périodes estivales. On a même retrouvé des traces de guides de voyage comme ceux de Pausanias qui décrivent des activités à faire pour le plaisir et des monuments à visiter dans différentes localisations.
Si l’activité touristique, à savoir voyager pour le plaisir, est présente dans les classes aisées durant l’Antiquité, c’est véritablement en Angleterre au XVIIe siècle que l’on voit se dessiner les prémices du tourisme que nous connaissons aujourd’hui.
“Le Grand Tour” que l’on pourrait anachroniquement comparer à notre programme Erasmus est une sorte de rite de passage pour jeunes aristocrates anglais qui partent faire leurs classes en Europe à la découverte de la richesse culturelle et de l’Histoire du vieux continent. À cette époque, le tourisme est encore une activité réservée aux classes sociales les plus hautes mais l’idée est en germe de la démocratiser.
Il faut bien l’accorder aux Anglais, ils ont le sens du tourisme. Si la première station balnéaire a, a priori, vu le jour également en Angleterre au milieu du XVIIIe siècle, c’est à Dieppe en Normandie dans les années 1820 que la France accueille son premier spot de baignade touristique.
C’est lors d’une procession royale en 1824 que Marie-Caroline de Bourbon Sicile, belle-fille de Charles X, entre dans les eaux de la Manche vêtue pour l’occasion des pieds à la tête et chaussée de bottes pour éviter de se faire pincer par les crabes. Véritable évènement pour les badauds, elle lance en quelque sorte la tendance de la baignade à la mer qui, jusqu’alors, était réservée aux malades venus se faire soigner dans les eaux thermales. Il faut encore attendre quelques années pour que la pratique se développe mais grâce à la Duchesse de Berry l’idée est en germe !
Pour cette nouvelle date clé, nous retournons en Angleterre avec Thomas Cook, célèbre homme d’affaires britannique qui crée la toute première agence de voyage. Le premier circuit touristique, d’une vingtaine de kilomètres seulement, relie deux villes anglaises et permet alors d’affréter un train pour acheminer des militants à un meeting anti-alcool, une cause à laquelle Thomas est assez sensible en tant qu’évangéliste. Le voyage organisé est né pour la modique somme d’1 shilling (soit approximativement une journée de travail pour un ouvrier de l’époque) pour tous les voyageurs.euses !
Cette entreprise florissante aura su saisir toutes les opportunités jusqu’à devenir un tour operator international qui a régné en maître pendant 178 ans sur le monde du tourisme jusqu’à sa faillite en 2019.
Après la Seconde Guerre mondiale, l'organisation du temps libre, qui est désormais disponible pour les classes moyennes et populaires avec le début de l’acquisition des droits sociaux, devient une question centrale. Au départ, les dirigeants ont surtout peur que le temps libre mène à des comportements oisifs dangereux et tentent donc d’encadrer au maximum ces moments en créant des colonies pour les jeunes et des clubs de toutes sortes.
En 1956 avec l’acquisition de la troisième semaine de congés payés, c’est un vrai tournant pour le tourisme qui devient de plus en plus une activité incontournable pour l’ensemble de la population bien décidée à profiter de son temps libre, notamment pour aller au bord de la mer l’été et au ski l’hiver.
Si le tourisme ne date pas d’hier, il aura fallu attendre l’acquisition des droits sociaux et des semaines de congés payés pour que les Français puissent tous en profiter. Tous ? Pas vraiment. Cette réalité revêt encore de nombreuses disparités (classes sociales, handicaps, genres,...). Et aujourd’hui, le tourisme est plus que jamais soumis aux lois du capitalisme et régit par des principes de consommation voire de surconsommation qui s’avèrent souvent délétère pour l’environnement.
Alors, si on prenait le temps de voyager autrement ? Découvrez tous les circuits bas carbone en mobilité douce proposés par FairTrotter.
Sources :